Miyouki Nakajima
vit et travaille à Paris
Après avoir été tout à la fois directrice artistique et responsable d’une ligne d’accessoires au Japon, Miyouki Nakajima a créé en 2013 sa propre maison, SOIE:LABO, au sein de laquelle elle réalise des parures florales pour différents créateurs.
La confection de fleurs artificielles étant un métier ancré dans l’histoire mais devenu artisanat quelque peu mineur, l’artiste souhaite faire vivre cet héritage tout en contribuant à son renouveau. C’est avec ardeur qu’elle met son cœur et ses compétences au service d’une vision contemporaine de ce métier, respectueuse de ses traditions. Elle n’a de cesse d’explorer de nouvelles techniques, d’étudier des savoir-faire pour remettre la valeur artistique au centre de cet artisanat. C’est ainsi tout naturellement qu’elle emprunte, au cours d’études, aux artisans peintres japonais, des techniques telles que le Sumi (encre japonaise), le Kinzoku-Fun (poudres de métaux) et l’Iwa-Enogu (pigments de minéraux naturels). Autant d’études qui témoignent d’un hommage aux grands artisans français, héritiers de traditions centenaires.
Dans sa création, elle projette inconsciemment, sa vie et son histoire sur l’impermanence de la nature.
« Au contact de cette dernière, j’éprouve des sensations abstraites, mélange de sentiments et d’impulsions. La dimension fugace de la vie et de la nature telle qu’elle s’impose à mes sens, s’inscrit en moi comme un souvenir et inspire ma création.
Je sais qu’il est impossible de contrôler la nature. Je crains et respecte la nature tout autant que je l’aime. Pour nous, japonais, la nature est grandiose et son existence nous apporte de nombreux bienfaits tout en nous portant parfois atteinte : tremblements de terre, typhons, volcans, tsunamis… le Japon vit toujours avec le spectre des catastrophes naturelles. Lorsque je suis dans la nature, je pense à la mort, à l’impermanence et à la fragilité de la vie : la vie se délite pour finalement se régénérer. La nature m’invite à accepter de me fondre dans son cycle.
Et puis, il me faut mentionner le Wabi Sabi tant dans le regard des occidentaux, ce mot leur semble définir ma création. Ce rapprochement me semble singulier et fortuit. Tout d’abord, il me semble qu’il est par essence impossible de créer intentionnellement une œuvre qui donnerait corps au Wabi Sabi. Je n’ai donc jamais essayé de le faire. Si je devais essayer d’interpréter ce mot du haut de mes connaissances, en sachant qu’à défaut de savoir le définir, mon interprétation risque de n’être pas correcte, je dirais que Wabi signifie la modestie, l’état d’éloignement des désirs terrestres tels que la bonne réputation, la richesse et le fait d’être à la mode. Je dirais, par ailleurs, que Sabi signifie le silence tel qu’on l’imagine dans l’ataraxie, dans l’absence de pensées égoïstes. Bref, le Wabi Sabi n’est jamais délibérément créé, il est impossible pour moi de l’exprimer consciemment dans ma création. C’est plutôt une certaine beauté pure qui évoque la qualité potentielle, un sentiment que l’on éprouve du fond du cœur. Si l’esprit Wabi Sabi existe dans mon travail, cet esprit s’exprime dans le cœur de la personne qui voit mon travail, je pense. »
2018
Hono-Akari — la faible lueur dans l’obscurite? –Vol.1 – Jardin du Palais Royal – Paris (FR)
Sans title – Vol.2 – Salon Jacques Misant – Paris (FR)
Éclipse / Coexistence – Vol. 3 – Castor Fleuriste – Paris (FR)
2017
Sans Title – Pola the beauty Ginza – Tokyo (JP)
2016
L’art Décoratif de Yukata – Isetan Shinjuku – Tokyo (JP)
2024
Ligare – Galerie Sinople – Paris (FR)
2021
Natures Mortes, collectible nature act. 3 – Galerie Sinople – Paris (FR)
2016
Ambiance – Fashion Week Tokyo – Tokyo (JP)
2021
FENDI – Spring 2021 Haute Couture Collection – Palais Brongniart – Paris (FR)
2018
Headpiece collection – Laure de Sagazan – Paris (FR)
2017
Shower of Blossoms for « Birkin, Gainsbourg le Symphonique » – Théâtre Liberté Toulon (FR)
2015
Divka 2016 S/S Collection – Runway Hikarie, Tokyo Fashion Week – Tokyo (JP)